Des services de santé à établir

La désinstitutionalisation des soins psychiatriques, qui a commencé il y a plus de 50 ans, est reconnue comme l’un des facteurs ayant contribué à augmenter l’itinérance à long terme de personnes malades qui se retrouvent à la rue par manque de soutien[1].

Au cours des premières décennies de la désinstitutionalisation, la tâche de soutenir les personnes ayant des maladies mentales graves a été laissée principalement aux organismes communautaires. Ces organismes, dont le financement peut être précaire, ont déployé un ensemble de services qui permettent l’accueil et le soutien de milliers de personnes vulnérables à Montréal et partout au Québec.

La population a augmenté au cours des 50 dernières années et les problématiques associées à la maladie mentale se sont complexifiées. Ainsi, il y a des personnes atteintes de troubles graves et persistants, laissés sans soins adéquats, qui se retrouvent à la rue. De plus, l’apparition de nouvelles drogues, plus fortes et qui affectent gravement la santé mentale, a augmenté le nombre de personnes malades et sans soins.

Le MSSS favorise la formule du logement autonome accompagné d’un soutien approprié dans la communauté[2], soutien d’intensité variable (SIV) et suivi intensif dans le milieu (SI). Cependant, en règle générale, si ces équipes préviennent sans doute le passage vers l’itinérance de nombreuses personnes ayant des troubles mentaux graves, elles ne parviennent pas à offrir les services nécessaires aux personnes qui se retrouvent dans une situation d’itinérance chronique ou cyclique.

L’équipe associée au CSSS Jeanne-Mance (maintenant le CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal) détient une grande expertise et il existe depuis mai 2015 une nouvelle équipe SI du CHUM basée dans les locaux de la Mission Old Brewery adaptée à la réalité de la clientèle itinérante[3].

Soulignons enfin l’expertise de l’organisme Diogène, établi depuis 1988, qui offre un soutien d’intensité variable aux personnes ayant un problème de santé mentale grave et vivant dans l’itinérance (chronique, épisodique ou à risque). Ces personnes sont recrutées dans les refuges pour hommes et femmes (parfois du PRISM) et dans les centres de détention provinciaux.

Le Mouvement pour mettre fin à l’itinérance à Montréal (MMFIM), un réseau élargi de partenaires de la communauté montréalaise, a pour objectif de vaincre l’itinérance telle qu’on la connait aujourd’hui. Pour atteindre cet objectif, le MMFIM propose une meilleure coordination des ressources disponibles, la cueillette d’informations pertinentes, l’application des meilleures pratiques dont l’accès aux logements abordables permanents et des services de soutien.

Restez à l’affût, nous dévoilerons bientôt notre vision pour un plan global en trois volets visant à mettre fin à l’itinérance à Montréal.

 

[1] Il y avait 5 000 lits pour patients internes à l’Hôpital Douglas durant les années 50, décennie où le nombre atteignait son sommet. Il en reste maintenant environ 250.[2] Plan d’action en santé mentale 2015-2020 MSSS, 2015.[3] Ibid

Partager sur vos réseaux

Voir nos archives

Les archives du MMFIM regroupent des centaines d’articles sur les sujets touchant la fin de l’itinérance de 2014 à 2019. Pour consulter ces archives, c’est par ici :